SAINT MARTIAL DE NABIRAT

HOMMAGE A CLAUDIE JEAN


Mesdames et Messieurs,
Chers concitoyens,
Chers amis,
Nous voici une fois de plus rassemblés dans notre cimetière communal pour
accompagner en sa dernière demeure une des nôtres, une amie.
Claudie Jean, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, m’avait dit à plusieurs reprises,
surtout ces derniers temps, que je l’enterrerais bientôt mais je me refusais à le
croire.
Pour lui avoir rendu visite 24 heures avant son décès et bien qu’elle fût dans
une situation fragile, son état de santé semblait s’améliorer légèrement et ce
après plusieurs visites au cours de la semaine précédente au service des
urgences de l’hôpital Gourdon.
Je prends donc la parole ce jour bien sûr en tant que Maire de la commune
mais surtout en tant qu’ami de Claudie afin d’honorer la volonté qu’elle avait
exprimée et lui rendre un dernier hommage ou plutôt lui dire un dernier au
revoir tant elle préférait la simplicité aux convenances.
Claudie Jean, fille de Roland Jean et de Denise Marie Rose Dompeyre est née le
20 décembre 1947 à Agen. Elle a une sœur, Marie-Hélène, ici présente. A l’âge
de 16 ans, elle réussit le concours d’Inspecteur des PTT et fera carrière au sein
de cette institution postale. Elle prendra sa retraite par anticipation pour des
raisons de santé. Elle connaîtra 2 affectations professionnelles : d’abord Paris
puis Toulouse. Elle animait et encadrait une équipe d’agents de comptabilité,
assurait leurs formations et leurs évaluations.
A sa retraite elle vivra successivement dans plusieurs communes. En Périgord
d’abord, à Veyrignac, puis dans le Tarn et Garonne, à Moissac puis à Ste
Juliette, puis de retour en Périgord, à Sarlat et depuis 8 ans à St Martial de
Nabirat, dans le bourg tout d’abord puis au Cauze.
Claudie était mariée puis divorcée. Et depuis 21 ans elle était la compagne de
notre ami Patrice Delrieu.
Claudie était une figure familière de notre village. Ses absences aux
manifestations locales étaient rares et ne dépendaient malheureusement que
de son état de santé. Elle aimait participer aux soirées festives, rencontrer des
gens et discuter avec eux. Elle entretenait de bonnes relations avec la
population et plus particulièrement avec ses voisins du Cauze et notamment
avec Max qui se rendait chez elle régulièrement pour s’enquérir de ses
nouvelles. Elle aimait les gens et se sentait concernée par la vie de notre
commune et par la vie communale en général.
Claudie avait d’ailleurs exercé les fonctions de conseillère municipale, non à St
Martial de Nabirat mais à Ste Juliette, petite commune du Tarn et Garonne, de
2008 à 2014.
Elle avait en charge de nombreux dossiers dont les questions touchant aux
logements communaux (c’est elle qui se chargeait de la révision des contrats et
des loyers) mais aussi des questions fiscales.
J’ai appelé hier au téléphone Mme Agnès Palmié, Maire de Ste Juliette. En
évoquant Claudie, elle m’a parlé, et je cite exactement ses propres termes,
d’une personne remarquable, dynamique et attachante, avec son franc-parler,
une personne qui a laissé un bon souvenir et qui sera beaucoup regrettée. A la
Mairie, m’a-t-elle dit, elle s’occupait de tout, elle était comme une 2ème
secrétaire de Mairie. C’est elle notamment qui a saisi tous les registres d’Etat Civil de Ste Juliette depuis l’année 1900 et a exécuté un travail précis dans lequel n’a pas été relevée la moindre erreur.
Les questions de fiscalité passionnaient Claudie. Elle adorait remplir, étudier,
examiner, décortiquer une déclaration d’impôt, et éprouvait un plaisir
gourmand quand, dans le cadre strict de la loi, elle pouvait délester l’Etat de
quelques Euros. Ces connaissances en matière fiscale m’impressionnaient et
étaient aussi vastes qu’était sa modestie sur ce sujet et bien d’autres encore.
Pendant plusieurs années, Claudie s’est occupée d’une association de
Déportés : l’Amicale des Anciens de Kempten-Kottern dont elle était la
trésorière. Elle fut la principale cheville ouvrière de l’organisation de ses
congrès un peu partout en France. Claudie organisait tout de A à Z et ne
comptait ni son temps ni sa fatigue. Cette sympathie qu’elle avait pour de
nombreux déportés reflétait son ancrage politique à gauche et son adoration
pour Jean Ferrat, créateur de l’inoubliable « Nuit et Brouillard », chanteur pour
lequel nous avions une passion commune, alimentant nos discussions
fréquentes.
Si je dois reconnaitre que notre amitié est relativement récente, elle n’en fut
pas moins extrêmement forte. Elle supportait difficilement que son
« Péponne » (c’est ainsi qu’elle m’avait baptisé depuis mon élection) ne vienne
pas la voir au moins une fois dans la semaine. Il faut bien dire que si j’occupe
cette fonction aujourd’hui, elle a fait partie des tous premiers à m’y encourager
voire me pousser et c’est tout naturellement qu’elle s’est retrouvée sur la liste
que j’ai eu l’honneur de conduire aux dernières élections municipales.
Malheureusement, son état de santé déjà précaire, ne lui ont pas permis de
faire campagne à nos côtés et d’être, au final, sélectionnée dans l’équipe
municipale.
Car depuis longtemps Claudie souffrait d’insuffisance respiratoire, entrainant
pour elle de nombreux séjour à l’Hôpital. Elle était en permanence sous
oxygène et ne pouvait ni vivre ni se déplacer sans un appareillage qui
l’encombrait.
Ces derniers temps, sa tension était devenue faible et elle pesait moins de 40
kilos. Elle n’arrivait plus à se déplacer et ne pouvait plus s’alimenter et respirer
en même temps.
Et malgré les soins et toute l’attention de Pascale, notre infirmière, son
existence était devenue difficile et pour elle disons-le insupportable.
Lundi après-midi, dans le sommeil de sa sieste, elle est partie doucement,
rejoindre les étoiles.
Je pense aujourd’hui à sa sœur, Marie-Hélène, dont elle était proche, je pense
surtout à Patrice qui a été pour elle un compagnon dévoué et bienveillant. Je
leur adresse en votre nom à tous, nos très sincères condoléances et leurs
exprimons en ce moment si douloureux, toute notre affection.
Sur un plan plus personnel, si je voulais traduire mes sentiments et conclure
mon propos, je ne pourrais qu’emprunter les si jolis mots de Louis Aragon que
Jean Ferrat, qu’elle aimait tant, a si merveilleusement mis en musique :
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement
En cet instant, le temps s’est arrêté au cadran de la montre, mais tout au fond
de nos cœurs au bois dormant qu’elle avait su réveiller, à jamais restera le
souvenir de sa belle personne.
Au revoir Claudie. Au revoir.

Classement : Mots du Maire

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